Versailles Camp des Matelots 5 ème Régiment du Génie

  • Pays : France, région Ile de France, département des Yvelines
  • Localisation : Versailles
  • Type : camps militaire
  • État : dissous
  • Dates : création le 11 juillet 1889, dissous le 10 juin 2010
  • Visites : septembre 2007

Les missions du 5ème Régiment du Génie

Le 5ème Régiment du Génie de l’armée de terre française était spécialisé dans les travaux sur les voies ferrées, basé au Camp des Matelots à Versailles.

Le régiment du génie ferroviaire a durant le 20ème siècle œuvré à relever les ouvrages d’art détruits ou poser dans l’insécurité des conflits les voies ferrées nécessaires à l’avancée et au soutien des troupes sur les fronts. La logistique étant la composante primordiale à toute force militaire, le rôle du génie militaire est essentiel dans tous les conflits modernes.

Pendant les phases de paix, le 5ème régiment de Génie diversifie ses missions pour répondre à l’évolution des conflits depuis la Seconde Guerre mondiale. En 1977 le Régiment devient le 5 ème Régiment du Génie de Division Blindée. Les armées délaissent progressivement le rail pour privilégier en outre le génie des gros œuvres pour lesquels le 5 ème régiment va se spécialiser en Génie des Travaux Lourds en 1998. Cette spécialité comprend les pistes d’atterrissage et les routes avec ou sans bitume, la réalisation de plates-formes stabilisées, les travaux ferroviaires (réfection des voies ferrées, appareils de voies, ponts) et les travaux routiers en zones minées.

Le 5ème Régiment de Génie a participé activement aux récentes opérations extérieures (l’ex-Yougoslavie, le Kosovo, le Tchad, le Liban), aux opérations dans les DOM / TOM et en métropole (plan Vigipirate et assistance aux populations en cas d’évènements climatiques).

Le camp militaire des Matelos à Versailles accueille un anneau de voies ferrées raccordées à la gare de Versailles – Matelos. Le matériel ferroviaire roulant du Régiment comporte plusieurs locotracteurs type Y7400, différentes voitures et wagons (dont certains de collection).

Il est à noter que le Régiment a accueilli plusieurs associations de préservation de matériel militaire ou civil qu’il soit sur rails ou route, notamment l’association ADEMAS qui préserve de métros Spragues Thomson en état de marche ou l’Escadron Historique qui préserve en état de marche des véhicules militaires de la Seconde Guerre mondiale.

Train Diplodocus grue poseur de travures de voies ferrées

L’engin le plus représentatif du 5ème RG reste sans aucun doute la grue ferroviaire appelée « Diplodocus » en référence à sa forme à deux flèches en rapport au coup et à la queue du dinosaure du même nom. Cette grue représente une masse totale de 317 tonnes pour une longueur de 87m et a été fabriquée en 1958 par les ateliers Schwartz Hautmont. Elle devait être produite à 5 exemplaires mais faute de budget seul cet exemplaire a été construit. Le train se compose du wagon 3 qui est le corps central de la grue, le wagon 1 et 5 qui portent les flèches quand elles sont abaissées, le wagon 2 transportant les camarteaux, le wagon 4 servant de contrepoint sur la flèche opposée au levage.

La grue était louée à la SNCF pour ses travaux de voies et en 1975 un accident s’est produit. Cette dernière s’est alors couchée sur le flanc sur la Grande Ceinture de Paris à Nogent le Perreux, endommageant une des flèches qui fût reconstruite et coupant le trafic pendant trois semaines. Il en résulte pour cette grue l’originalité d’avoir deux flèches de conceptions différentes, une soudée et une autre rivetée.

Au total on estime que cette grue a posé 9800km de voie ce qui semble considérable pour un seul engin. Vous trouverez sur ce site des photos de 1980 où la grue est en transit avec les flèches abaissées pour passer sous les caténaires et en position de levage avec une peinture bleue / jaune toute neuve. Avec l’électrification de quasiment toutes les voies où il était amené à travailler, la grue a été mis à la retraite et est depuis 2005 classé à l’inventaire des monuments historiques.

Actuellement parquée dans le camp des matelots avec d’autres voitures, la grue attend les autorisations pour qu’une association aidée du Génie de Dijon puisse reprendre et préserver cet engin extraordinaire. Néanmoins le pont métallique d’entraînement du génie que la grue soulevait lui n’a pas été gardé et est parti au ferraillage.