Carrière PC Otan Mesnil-le-Roi Carrières-sous-Bois

  • Pays : France, région Ile de France, département des Yvelines
  • Localisation : Mesnil-le-Roi Carrières-sous-Bois
  • Type : Carrière souterraine de calcaire
  • État : abandonnée et accès bouchés
  • Superficie : 40 hectares pour les deux carrières reliées entre elles
  • Dates : fin d’exploitation de la pierre vers 1880, Otan entre 1952 et 1967, 2ème régiment du génie de 1967 à 1981/1982, propriétaire privé depuis
  • Visites : avril 2006, avril 2007

Cette carrière souterraine du PC Otan est une carrière dont l’histoire est peu commune. Comme toutes les carrières de calcaire des boucles de la Seine, elle a utilisée les voix navigables à proximité pour délivrer sa pierre tendre et ses moellons. La pierre du Mesnil-le-Roi fût utilisée dans la construction d’immeubles à Paris et de maisons à Saint-Germain-en-Laye et dans le village même du Mesnil le Roi.

Lorsque l’exploitation de la pierre s’arrête en 1880, ce sont les champignonnistes qui prennent possession des lieux. Lors de la seconde guerre mondiale, les allemands prennent possession de la carrière mais n’y font pas beaucoup d’aménagement. La carrière fût sans doute utilisée à des fins de stockage. A l’arrivée de l’Otan pour la construction du bunker du SHAPE (Supreme Headquarters Allied Powers Europe), l’activité de culture des champignons est uniquement situé dans la seconde partie (côté Nord de la carrière). Ces deux réseaux de carrières souterraines étaient reliées entre elle par un tunnel percé en 1898 qui fût muré pendant l’occupation du SHAPE. L’OTAN installe dans cette carrière un bunker capable d’accueillir le haut commandement européen de l’OTAN, le SHAPE, en cas de nécessité de déplacement et mettre à l’abri le quartier général situé à Louveciennes sur le plateau de Rocquencourt.

Le PC de l’Otan s’articule autour d’un axe principal goudronné et renforcé aux murs et plafonds par boulonnage qui court de l’entrée principale au fond de la carrière. Au fond de la carrière se trouve un escalier en béton armé d’une vingtaine de mètre de hauteur remontant sous la surface de la forêt de Saint-Germain-en-Laye. De cet escalier part une galerie avec un sas de sécurité avec des portes blindées. La galerie rejoint enfin un bunker de surface où se trouvait une sortie avec escalier (à présent condamné). Pour parer à tout problème de destruction par le souffle d’une bombe, le sas est équipé d’un mur anti-souffle laissant passer l’air au travers de bloc de roche non fixée entre deux murs de bétons percés d’alvéoles. L’escalier est lui aussi conçu pour encaisser le souffle d’une explosion. La colonne est de forme rectangulaire et l’escalier serpente sur les côtés. Au centre un grand espace vide permet au souffle de passer. D’autres murs anti-souffle protègent les installations souterraines dont les bureaux, le centre de communication.

Lorsque Charles De Gaulle adresse à son homologue américain Lyndon Johnson une lettre le 7 mars 1966, ce dernier lui annonce son intention de retirer la France de l’Otan par ces mots : « La France considère que les changements accomplis ou en voie de l’être, depuis 1949, (…) ainsi que l’évolution de sa propre situation et de ses propres forces, ne justifient plus (…) les dispositions d’ordre militaire prises après la conclusion de l’alliance. (…) La France se propose de recouvrer sur son territoire l’entier exercice de sa souveraineté, actuellement entamé par la présence permanente d’éléments militaires alliés ou par l’utilisation habituelle qui est faite de son ciel, de cesser sa participation aux commandements « intégrés » et de ne plus mettre de forces à la disposition de l’OTAN. (…) La France croit devoir (…) modifier la forme de notre alliance sans en altérer le fond. » Après le retrait des forces de l’OTAN, c’est l’armée française qui reprend les lieux.

L’occupation de la carrière par les forces françaises n’a pas conduit à des changements au niveau des installations. La seule trace de leur passage est leur insigne gravée dans la roche à côté de celle de l’Otan. On apprend donc que le 2ème régiment du génie a prit possession des lieux mais aucune archive sur le régiment ne parle de cette occupation des lieux.

A présent la carrière du PC de l’Otan appartient à un propriétaire privé, un maraicher utilise une partie de cette carrière. Les accès et la surveillance ont été renforcés depuis que des incidents ont eu lieu lors de visites clandestines ayant eu pour conséquence une atteinte physique à du personnel et aux biens.