Filature Badin Sartel à Barentin

  • Pays : France, région Haute-Normandie, département de la Seine Maritime
  • Localisation : Barentin
  • Type : filature de lin, coton, jute et chanvre
  • État : dévasté
  • Dates : construction 1838, fermeture en 2008
  • Visites : août 2008, janvier 2010, octobre 2010, février 2011

La filature Badin Sartel à Barentin créée en 1838 fût rapidement racheté en 1861 par Auguste Badin entré comme simple apprenti quelques années auparavant. Il donnera son nom comme synonyme de qualité aux produits de filature.

Après avoir racheté la filature, il diversifie les matériaux et les produits finis, ajoutant au coton devenu trop cher en 1860, le lin en 1871 et une filature de jute en 1897. L’usine grandit et attire de nombreux ouvriers, il fit bâtir une école, une crèche en 1864, un orphelinat, des organismes de secours mutuels, de retraite et de loisirs en 1875. En 1897 il construit une cité ouvrière à proximité des usines, l’entreprise emploie alors plus de 2000 salariés. De 1881 à 1908 il deviendra maire de Barentin et équipera la ville d’un hôpital, d’un sanatorium et d’un préventorium.

Par la suite ce sont ses fils associés épaulés par d’autres personnes qui dirigeront l’entreprise à partir du début du 20ème siècle. En 1919 l’entreprise se transforme en société anonyme des établissements Badin, en 1939 la société devient Établissement Badin et Fils par fusion de la société anonyme et d’une sarl d’un de ses fils. A cette date l’entreprise se met à la fabrication de fils écrus et fait de la teinture pour fils synthétique et coton.

Malgré une bonne prospérité jusqu’aux années 1950, l’entreprise fait faillite au début des années 1980 et ne fera que survivre jusqu’au 8 janvier 2008 où 62 salariés travaillaient encore dans la société. La marque Badin Sartel et des machines sont rachetées par la société italienne Marchi & Fildi. La marque subsiste mais sans son accroche de Barentin.

Ma visite des lieux s’est étalée dans le temps pour pas mal de raisons, tout n’était pas accessibles les premières fois, la dégradation arrivant les accès se sont ouverts, les rencontres malencontreuses avec les gardiens ou les évitements en plein hiver autour d’un bon cassoulet pour se réchauffer. Le site s’est dégradé très rapidement, j’ai pu croiser des jeunes de la ville en train de récupérer des matériaux avec quelques outils mais on constate aussi que des équipes très organisées ont aussi ferraillé le site en profondeur avec ouverture des sols pour sortir les câbles.