Carrière Hennocque à Méry sur Oise

  • Pays : France, région Ile de France, département du Val-d’Oise
  • Localisation : Méry-sur-Oise
  • Type : Carrières souterraine de calcaire
  • Surface : 35 hectares
  • État : Accessible par techniques spéléo, très peu de ventilation
  • Visites : janvier 2006, avril 2007

Informations :

Entre le vendredi 28 avril et le mercredi 3 mai 2006, un incendie criminel a eu lieu dans cette carrière. En raison de la configuration du lieu de l’incendie (trop faible ventilation) et la quantité de matière brulée (~1000m3 de bois), la carrière est dangereuse en raison du monoxyde de carbone dégagé par la combustion. Ce gaz est inodore, incolore et très toxique et entraine une perte de connaissance entraînant la mort vue le confinement du lieu.

La carrière souterraine Hennocque de Méry-sur-Oise de très grandes superficies est composée de deux carrières, l’une exploitée par la famille Hennocque et l’autre dite de la Louisette exploitée par l’entreprise Bélier. Les différentes phases de l’activité de l’extraction de pierre sont visibles dans cette carrière. Les premières parties sont exploitées manuellement à la lance et la topologie des galeries s’en ressent puisque l’extraction suit les failles naturelles de la roche. Mais le plus grand du réseau a été excavé avec des techniques modernes comme la haveuse, sorte de tronçonneuse à pierre très longue pivotant sur plusieurs axes. Malgré cette modernisation, l’exploitation comme dans d’autres carrières cessa avec les phases des deux guerres mondiales et l’arrivée du béton comme nouveau matériel de construction.

Pendant la guerre c’est l’armée allemande qui occupera cette carrière comme d’autres pour y mener différentes activités sensibles et devant rester à l’abri des bombardements alliés. Dans la carrière Hennocque, la proximité avec les lignes de chemin de fer a conduit les allemands à utiliser cette dernière comme lieu de stockage des missiles v2 dits Vergeltungswaffe 2 qui sont les premiers missiles balistiques et prototype des premiers lanceurs spatiaux. A cette fin, l’armée allemande fit aménager différentes galeries afin de les fortifier pour tenir les bombardements. Une galerie de chemin de fer de 1,5 km de long est ainsi relié au réseau ferroviaire et fermé par une immense porte blindée. Un autre accès pour les véhicules cette fois est situé à proximité. Aux alentours du site plusieurs puits d’aération sont sécurisés par des casemates et des tobrouks.

A l’intérieur de la carrière en plus de l’espace de stockage conséquent, un quartier général fut aménagé avec l’électricité et une sortie piétonne. Le site a été largement bombardé par la RAF le 5 juillet 1944, le 2 août 1944 et par l’US Air Force le 3 août 1944. Comme la plupart des sites allemands, les Américains se sont chargés de déminer et nettoyer les sites afin de récupérer un maximum d’informations et de pièces des v1 et v2 afin d’étudier et de rattraper leurs retards sur les missiles balistiques.

Après l’épisode militaire, c’est au tour des champignonnistes de prendre possession des lieux jusqu’aux années 1990.